Intervention de l'Union Régionale Solidaire au CES régionale sur le projet NDDL

georges-s Par Le 06/02/2014 0

Dans Nouvelles Régionales

solidaires-1.jpgaeroport-non-merci-gd.jpgSession Plénière du 27 janvier 2014,  Budget primitif 2014, Mission N° V - Pour des transports efficaces au service des personnes et de l’économie - Moderniser les aéroports à vocation régionale

Nous le répétons, comme tous ceux qui manifesteront le samedi 22 février prochain, le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, grand projet inutile et imposé, constitue un énorme gâchis tant financier et environnemental qu'humain et social.

Est-il raisonnable de déclarer en 2008 l’utilité publique d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes et de n’examiner qu’en 2012 ses impacts environnementaux ? Il faut aussi admettre l’expertise contradictoire, les citoyens ne peuvent plus accepter d’être consultés seulement pour la forme alors que le projet est, au fond, déjà décidé.

La mise en place de trois commissions, en fin d’année 2012, avait fait naître l’espoir d’un débat objectif. Hélas, il n’en a rien été ! La Commission du dialogue avait fort sagement demandé que soit expertisée l’hypothèse d’un maintien de l’aéroport actuel. Or ces études complémentaires qui devaient être contradictoires ont été menées par les services de l’État, à la fois juge et partie. Comment s’étonner dès lors qu’elles répondent à la commande qui leur a été faite : justifier à nouveau le projet de Notre-Dame-des-Landes ? La contre-expertise portée par les opposants (pilotes, personnalités du monde aéronautique, bureaux d’études, élus et citoyens), bien que reconnue comme sérieuse, a été balayée d’un revers de main, sans débat réel et sans arguments recevables. L’État prétendra certes qu’il a discuté, voire qu’il a écouté. Mais dans une démocratie éclairée, il ne suffit pas d’écouter, il faut aussi entendre et surtout vouloir rechercher la vérité. Il est temps de mettre en cohérence les discours et les actes. On ne peut à la fois parler d’économies nécessaires et gaspiller l’argent public pour un nouvel équipement d'utilité discutable et discutée,  à l'heure du réchauffement climatique et alors que l’ère des énergies fossiles bon marché semble bel et bien révolue.

Il y a trop d’aéroports en France, régions et villes renoncent à subventionner toute une série de lignes aériennes. Condamner l’aéroport actuel de Nantes tout en le gardant pour l’entreprise Airbus relève de la plus insigne mauvaise foi et d’un irréalisme préoccupant. Les professionnels savent parfaitement qu’un nouvel aéroport ne créera pas de nouvelles lignes aériennes, ni ne saurait modifier la stratégie des compagnies.

On ne peut pas non plus affirmer d’un côté la nécessité de préserver les terres agricoles, les zones humides et la biodiversité et de l’autre déstabiliser un bassin agricole exemplaire, détruire un bocage patrimonial, artificialiser une vaste zone humide dont la richesse faunistique et floristique est reconnue et dont la destruction ne pourrait être « compensée », comme l’a précisé le rapport scientifique rendu au printemps 2012. On ne peut demander aux autres (collectivités, citoyens) de respecter la loi sur l’eau et la bafouer soi-même. La réalisation de cet aéroport créera un précédent grave  pour l'environnement et la protection des zones humides dans notre pays !

            Destruction  de 1 600 hectares de terres agricoles et de bocage

            Réduction de la production maraîchère de proximité, de la production agricole et de la            biodiversité.

            zones humides artificialisées ne pouvant être compensées en taille équivalente sur le même bassin versant comme le prévoit la loi.

 La zone de construction est contraire à la loi sur l’eau et à la directive cadre européenne.

L’association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (ACIPA) a démonté point par point les arguments avancés et souligné les carences et mensonges des expertises officielles. Mensonges sur les besoins (dont la réalité actuelle et l'évolution future sont grossièrement surestimés ;  mensonges (ou au moins opacité) sur les projets eux-mêmes et leur éventuelle évolution ; mensonges sur les bénéfices sociaux attendus ; mensonges sur les coûts (comment un nouvel aéroport à Notre Dame des Landes pourrait-il coûter quatre fois moins cher qu'un seul terminal à Madrid ?) ; mensonges sur les financements ; mensonges sur les compensations environnementales à mettre en œuvre ; mensonges enfin sur les retombées en terme d'emploi.

 Il n’est pas inutile de rappeler ici, qu’un cabinet de conseil hollandais spécialisé dans les questions environnementales alerte sur les risques de déficit du projet de 90 à 600 millions ; le coût initial de 561 millions est pris en charge pour 130,5 millions d’euros par l’État et 115,5 millions par les collectivités territoriales. Déjà plus de 29 millions ont été versés par notre Région. Ce cabinet conseil conclut que l’optimisation de l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique apparaît bien plus adaptée que la construction d’un nouvel aéroport.

Comment peut-on accepter que l’austérité généralisée soi imposée à la majorité de la population, et que les financements publics sans limite soient accordées aux grandes entreprises et à leurs grands projets coûteux et inutiles ?

Pour toutes ces raisons, l’union Régionale Solidaires de Bretagne tient à rappeler, une fois de plus au sein de cette enceinte, son opposition au projet d’implantation d’un aéroport à Notre Dame des Landes et s’étonne que dans un contexte d’économie budgétaire drastique le Gouvernement et les collectivité territoriales impliquées dans ce projet, comme l’est notre région  puissent  gaspiller des centaines de millions d’euros pour construire un aéroport dont ils ne peuvent démontrer sérieusement ni l’utilité économique ni l’utilité sociale ?

Pour l’Union Régionale Solidaires, la région Bretagne doit cesser de soutenir financièrement ce projet d’implantation d’aéroport à Notre Dame des Landes, projet qui doit être abandonné.

Je vous remercie pour votre attention.

Intervention de Serge Le Quéau pour l’Union Régionale Solidaires de Bretagne

 

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