Noticias de Argentine (suite)

ensemble22 Par Le 05/04/2021 0

Dans International

45ème anniversaire du coup d'état de Videla en Argentine

Le mercredi 24 mars est un jour férié en Argentine. Cette date correspond au 45' anniversaire du coup d'État de Jorge Videla le 24 mars 1976. Mais c'est la lutte acharnée des "grands mères de Mai" qui est honorée ce jour-là : le Jour de la Mémoire pour la vérité et la justice.

Pas de grands défilés cette année dans la rue à cause de la pandémie mais de nombreuses actions : plantation de 30 000 arbres partout dans le pays en hommage aux disparus, rassemblements entre autres à l'ESMA, ancienne Ecole Supérieure de la Marine Argentine, lieu de torture pendant la dictature et aujourd'hui, devenu musée de la Mémoire.

 

A 2 heures du matin, le 24 mars, la télé argentine annnonce le coup d'Etat et la junte diffuse son premier communiqué : " Les mandats politiques deviennent caduques, le Congrès est dissous et les membres de la Cour Suprême sont remplacés." Le silence s'installe sans le pays. " Le silence est le salut" fut le slogan de la dictature. "Vivre dans la peur et la paranoïa était inévitable". Certains élus démis de leur mandat ont disparu et ne sont jamais rentrés chez eux.

La CAL, Commission du Conseil Législatif, régit toutes les nouvelles lois, sans discussions, ni débats. Les seuls invités sont les entrepreneurs et les représentants les plus puissants du secteur économique.

Ces lois favorables au tout libéral n'ont pas été dénoncées à la chute de la dictature. Ni Raul Alfonso (83-89), ni Carlos Menem (89-99) ne les ont vraiment réformées.

 

Du point de vue des libertés individuelles, ce sont les " Mères, grands-mères et Fils" de la place de mai qui ont été les premiers à impulser un changement. Leur première marche autour de la Casa Rosada, palais présidentiel, date de 1977.  Elles ont œuvré pour retrouver les parents biologiques des enfants volés aux mères des opposants, à leur naissance, pour retrouver leur petit fils et petite fille.  En 1980, 2 enfants volés sont restitués à leurs parents ( aujourd'hui, 119 bébés sur 500 ont été récupérés). Dès 1984, elles se sont présentées au Congrès pour dénoncer les disparitions pendant les années de plomb. Leur lutte exemplaire, puissante a obligé le pouvoir politique à légiférer sur les droits de l'homme. Leur lutte, l'histoire de leur survie, le recueil des témoignages ont eu un rôle essentiel pour créer du lien, éviter la solitude, supporter la douleur et la détresse et en fin de compte pour rassembler. Leur militantisme s'est élargi encore le 24 mars 1984 avec ses mots : " Jamais plus! et depuis le 24 mars 2006, ce jour est férié.

Mais la lutte et la reconnaissance des crimes de lèse-humanite est longue,  d'autant qu'il y a eu des gouvernements négationnistes qui ont aussi remis en cause le nombre de disparus.

 

Le président actuel, Alberto Fernandez dénonce la dictature, encourage la recherche des inhumations clandestines sur les terrains militaires, reconnaît les vols de la mort au-dessus du Rio de Plata, reconnaît le vol des bébés et les tortures. 

 

Ce génocide, orchestré par les USA, est un cas parmi les autres coups d'État qui ont eu lieu en Amérique Latine à cette époque : Brésil (64-85), Uruguay ( 73-84), Chili ( 73-90)...

Odile Cholet 27/03/2021

Odile, militante briochine d'Ensemble! est depuis 3 mois en Argentine. Elle nous en offre une chronique politique:

Argentine femmes coup d'état

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