Ulster. Colère à Belfast pendant la garde à vue de Gerry Adams

georges-s Par Le 04/05/2014 0

Dans International

Colere belfast pendant la garde vue de gerry adamsLa garde à vue de Gerry Adams crée des remous en Irlande du Nord. Il est entendu dans une enquête liée à un meurtre commis par l'IRA en 1972.
Quelque 400 personnes se sont réunies samedi après-midi à Belfast pour réclamer la libération du leader républicain Gerry Adams, dont la garde à vue depuis mercredi soir liée à un crime de l'IRA ravive la colère dans le camp catholique contre la police.
« Défendez le processus de paix, libérez Gerry Adams », exhortaient les pancartes brandies par les sympathisants du Sinn Fein et représentant une photo du président de leur parti aux côtés de Nelson Mandela.

Processus de paix :

Les participants se sont réunis devant une nouvelle fresque murale peinte en l'honneur de Gerry Adams, qualifié en grosses lettres blanches sur fond noir d'« homme de paix, leader et visionnaire », dans le bastion catholique de Falls Road à Belfast, a constaté un photographe de l'AFP.
L'ancien commandant de l'IRA et vice-Premier ministre nord-irlandais, Martin McGuinness, a devant l'assistance renouvelé ses critiques à l'égard d'une partie de la police, accusée d'être « opposée au processus de paix et de haïr Gerry Adams et le Sinn Fein ».
Garde à vue
Le ton est monté quand les policiers enquêtant sur l'enlèvement et le meurtre par l'IRA en 1972 d'une mère de 10 enfants, Jean McConville, l'un des pires crimes commis durant les trente années du conflit nord-irlandais, ont obtenu vendredi une prolongation de la garde à vue de Gerry Adams, jusqu'à dimanche soir.
Le président du Sinn Fein, également député au Parlement irlandais à Dublin, dément vigoureusement toute implication dans ce crime.

Martin McGuinness avait menacé vendredi en cas d'inculpation de Gerry Adams de « reconsidérer » son soutien à la police nord-irlandaise, élément-clé du processus de paix.

Le ministre nord-irlandais de la Justice, David Ford, a quant à lui justifié l'arrestation de Gerry Adams comme une mesure « complètement appropriée ».
Il a aussi rejeté les accusations selon lesquelles la date choisie pour cette arrestation était politique, soulignant que Gerry Adams s'était rendu au poste de police « à la suite d'un accord ».
Meurtre en 1972
L'affaire McConville a refait surface après que la police nord-irlandaise eut obtenu de la justice le droit d'accéder aux enregistrements de chercheurs de l'Université américaine de Boston.
Dans le cadre du « Belfast project », ces universitaires ont interviewé des paramilitaires catholiques républicains, à la condition de ne divulguer leurs propos qu'à titre posthume. Dans l'un de ces entretiens, Dolours Price, condamnée à 7 ans de prison pour un attentat de l'IRA de 1973 contre le tribunal londonien d'Old Bailey, désigne Gerry Adams comme celui qui a ordonné le meurtre de Jean McConville.
Jean McConville, une veuve de 37 ans, avait été enlevée sous les yeux de ses enfants chez elle dans le quartier catholique de Belfast-ouest, par un commando de l'IRA en décembre 1972, au paroxysme des « troubles ».
L'IRA n'a admis le meurtre, d'une balle dans la nuque, qu'en 1999. Son cadavre enfoui dans le sable sur une plage a été retrouvé quatre ans plus tard alors qu'une enquête policière a démenti que Jean McConville ait été « une informatrice » comme l'en accusait l'IRA.

Ouest France 3 mai

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