Il est 11 h ce jeudi. Vacanciers et locaux arpentent les pavés du marché. Planté sur la place du Centre, côté mairie, Arnaud Ngouassa distribue des tracts pour annoncer la prochaine réunion publique des candidats PS aux élections régionales.
« Les passants prennent le tract sans souci. Nous discutons un peu, mais sans plus, car je ne suis pas élu. »
Le croisement avec la rue Savidan est beaucoup plus animé. Candidats de tous bords s'y côtoient. Trois militants d'Ensemble pour une Bretagne à gauche, solidaire, écologique et citoyenne entament une discussion avec une dame. « Vous êtes du côté de Mélenchon, vous ? », se renseigne-t-elle. « Oui, c'est ça. » « Je l'aime bien, mais je préfère le facteur... » Sourire d'un des militants : « Oui, il est bien... pour distribuer le courrier. » Dans l'ensemble, ils sont contents de l'accueil réservé par la population. « Je m'attendais à pire. Nous n'avons pas entendu : « Tous pareils, tous pourris. »
Un peu plus bas, Éric Baudouin, militant Modem, défend la parole de Bruno Joncour et de la liste Bretagne au centre. Il ressent « un intérêt assez moyen de la population pour ces élections. Ceux qui restent discuter nous questionnent sur l'utilité du conseil régional ». Plus globalement, il observe « l'anti-sarkozysme monter ». Après 1 h 30 de distribution, il s'apprête à lever le camp. « Il fait froid. »
« L'élection se jouera au plan national »
À l'entrée de la rue Geoffroy-de-Pontblanc, Roland Riou prêche la bonne parole pour la liste Europe écologie-UDB. Il tend ses prospectus et, comme ses voisins, essuie quelques refus polis. « Certains s'arrêtent pour parler. Mais on retrouve souvent les mêmes. » Si la campagne a démarré calmement, elle semble s'accélérer « depuis quelques jours ».
Jean-Claude, un retraité de Trébeurden, fait le plein de tracts dans un sac plastique. « Je sais pour qui je voterais, pour Le Drian, mais je les prends quand même par politesse. On ne peut quand même pas remballer tous ces militants... » Doit-on comprendre que toute cette littérature finira à la corbeille aussi sec ? « Non, je lirais tout ça tranquillement cet après-midi. » Par curiosité. « J'ai toujours voté à gauche, je ne vais pas changer maintenant. Mais, ce scrutin va se jouer au plan national. Il faut bien dire que sous prétexte de ne pas augmenter les impôts, ce gouvernement pousse les classes moyennes à mettre la main au portefeuille. »
Et la droite dans tout ça ? Elle est bien là, mais fait bande à part sur le quai d'Aiguillon. « Il y a deux marchés, en haut et en bas. Alors nous déambulons », explique Jean-Claude Labitte, militant UMP. Il échange quelques mots avec une commerçante ambulante. « C'est elle qui va gagner », pense-t-elle en pointant la photo de Bernadette Malgorn. Voilà de quoi mettre un peu de baume au coeur de ces militants de droite sur une terre de gauche. « C'est bien, au moins, nous avons du monde à convaincre, c'est intéressant. »
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