Il y a du Robert Hue dans la bonhomie barbue de Gérard Perron. Mais la comparaison s'arrête là.
L'ancien secrétaire national du PCF rêve d'une ouverture au centre. Pas la tasse de thé du conseiller général, maire d'Hennebont, pour qui le communisme n'est définitivement pas soluble dans la social-démocratie.
Gérard Perron, 64 ans, a pris la tête d'une liste « Ensemble pour une Bretagne à gauche ». Par esprit atavique de résistance. Le bonhomme, derrière une rondeur joviale, est un dur. Intransigeant sur les valeurs de solidarité.
Fils d'un ouvrier des Forges d'Hennebont et « charpentier fer » de l'arsenal de Lorient, Gérard Perron devait logiquement entrer à l'arsenal. Ce sera l'École normale.
Instituteur, puis prof de maths, et principal adjoint de collège, il adhère aux Jeunesses communistes en 1962. Un engagement qui le conduira, en 1997, à la tête de sa ville natale.
Hennebont a pour grande voisine Lorient. Sur laquelle règne un certain... Jean-Yves Le Drian (PS), président sortant du conseil régional et candidat à sa succession. Les deux hommes vont se fâcher sur la fusion des deux hôpitaux. Hennebont défend son service public local, mais perdra la partie.
Cet épisode a-t-il pesé dans le choix de Gérard Perron de ne pas rejoindre la liste du président de Région ? « Ce n'est pas l'essentiel, mais c'est possible... » dit-il, fustigeant aussi ses amis communistes « qui ont rompu le Front de gauche contre une Europe libérale ».
Gérard Perron, lui, est remonté au front. Il avait les larmes aux yeux lorsque les forgerons de la SBFM ont arraché le sauvetage de leur entreprise. « Je n'avais jamais ressenti un moment d'une telle chaleur. Cela donne du sens à l'engagement de toute une vie ». Une victoire plus belle qu'un succès électoral, assure-t-il.
Jean-Laurent BRAS.
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