13 octobre 2009 -
Hier, les 130 salariés de Chaffoteaux venus à Paris au siège d'ATG mettre la pression sur leurs patrons n'ont obtenu «que» 3.000€ supplémentaires pour leur prime de licenciement extralégale. Loin de leurs revendications.

Les négociations entre les représentants du personnel de Chaffoteaux et la direction du groupe italien Ariston thermo group (ATG) avancent très lentement. Hier, les 130 salariés du site de Ploufragan sont venus à Paris mettre la pression sur leurs patrons. Partis en cars de leur usine à 4h du matin, arrivés à Saint-Denis (93) à 10h30, ils ont crié leur colère et multiplié les concerts de pétards sous les fenêtres de leurs dirigeants. Ils ont aussi allumé quantité de fumigènes et fait brûler deux chaudières, tout en repeignant les façades et le parvis du siège du groupe italien avec un millier d'oeufs, de la peinture, du goémon, du lait, du purin d'orties, des moules, du lisier de cochon... Mais sans succès. Car ce que réclament les Chaffoteaux, c'est, entre autres, une prime de licenciement extralégale de 100.000 € pour chacun des 204futurs licenciés. Un chiffre très éloigné des propositions de leur direction.
Levée du blocage et restitution des stocks
La semaine passée, les Transalpins ont annoncé des primes supérieures de 60% aux indemnités légales. Hier, ils n'ont rajouté «que» 3.000 € à leur offre concernant la prime extralégale; une prime qui va aujourd'hui de 10.000 € pour les ouvriers âgés de moins de 35ans à 18.000 € pour les plus de 50 ans. «Un scandale» selon les Chaffoteaux, très déçus de l'avancée des négociations et de plus en plus remontés, après bientôt quatre mois de conflit. Reste que les patrons de l'usine ploufraganaise ont aussi indiqué ce lundi qu'ils avaient de la «marge». Mais pour débloquer des fonds supplémentaires, ils exigent trois contreparties. Premièrement, la levée du blocage du site des Châtelets (effective depuis le 18juin). Deuxièmement, la restitution des stocks de produits finis (dont le prix est estimé à 11M€). Troisièmement, l'ouverture de discussions sur la reprise du travail (les salariés sont aujourd'hui payés bien que leur direction ait décidé l'arrêt de la production).
Un trésor de guerre estimé à 23M€
Hier, les représentants syndicaux (CgT et FO) ont refusé d'accéder à ces demandes. «Nous ne devons pas céder aux premières pressions», a martelé le délégué FO, Martial Collet. «Nous savions que cela serait difficile de les faire plier. Mais nous devons rester mobilisés et unis». Face à des patrons qui jouent la montre, les salariés vont donc se donner le temps et décider ensemble de leur stratégie, dans les jours à venir. En sachant pertinemment qu'ils disposent d'un atout non négligeable - leurs patrons ont un besoin urgent de récupérer des chauffe-eau pour fournir leurs clients - et d'un trésor de guerre: l'usine et les stocks sont estimés à 23millions d'euros. En fin d'après-midi, ATG a annoncé dans un communiqué avoir renforcé «l'ensemble du dispositif d'accompagnement social des salariés du site», au moyen des augmentations (non chiffrées) des primes à la création d'entreprise et de départ, de nouvelles aides spécifiques aux couples et familles monoparentales et d'un dispositif alternatif au congé de reclassement. «Le renforcement de ces dispositions d'accompagnement social porte la majoration du montant total des mesures à 85% par rapport aux dispositions légales, soit 40% de plus que la majoration initialement proposée», précise l'entreprise
Article Le Télégramme
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