COMPTE RENDU DE LA REUNION DES 14 et 15 OCTOBRE

 Un compte-rendu de la réunion nationale des 14 et 15.10 réalisé par une déléguée de l’Yonne

Résumer en quelques mots cette réunion nationale des collectifs pour des candidatures unitaires ?

Enthousiaste, constructive, optimiste et dynamisante !

1) Remarques générales

Les débats ne m’ont pas paru très conflictuels, à en juger par les interventions publiques. Je ne sais rien des débats de couloirs, que semble rapporter M. Ecoiffier dans Libé d’aujourd’hui (16-10). Je ne peux juger qu’en fonction de ce que j’ai vécu au fil des interventions à la tribune et des réactions autour de moi dans la salle. Le débat PC-LCR a été feutré : absence de la majo LCR, et de représentants fermes de la candidature du PC coûte que coûte ? je ne sais pas.

J’ai surtout noté la volonté majoritairement exprimée d’avancer, de réussir à s’unir pour gagner sur des bases clairement antilibérales. Chaque intervention, chaque proposition d’amendement ou d’action qui favorisait la convergence et l’unité ou relativisait les obstacles à cette unité était chaleureusement applaudie. Mais aussi toute intervention et tout amendement qui amélioraient le programme dans un sens plus social, plus humain, plus égalitaire, plus juste…ont été accueillis favorablement.
Je voudrais enfin témoigner de la qualité du travail mené par le Collectif National :
- une inlassable capacité à tenir compte de tous les amendements, à les intégrer ou à délimiter
les débats en fonction des sensibilités en jeu, à favoriser les convergences pour faire avancer
le mouvement sans rompre l’unité ;
- une capacité de travail remarquable ;
- un respect constant de la démocratie (belle démonstration de ce que nous voulons !) et ce n’est pas facile. Aucune intervention n’a été négligée, aucune intervention n’a été valorisée. Il n’y avait pas de « stars » dans l’organisation des débats et le temps de parole a été égalitaire entre « candidats » et « délégués » . Toute commission de synthèse invitait les délégués qui le souhaitaient à participer au travail d’élaboration et de modification du programme.

2) Le travail sur le programme :

Beaucoup d’amendements et beaucoup d’interventions qui, pour la plupart, enrichissaient le texte, la cohérence du projet, précisaient les propositions ou soulevaient les problèmes. Le texte adopté dimanche 15 sera envoyé prochainement avec toutes les corrections.

Pour résumer les changements :

A - La cohérence du projet a été améliorée : pour éviter la forme introduction générale-catalogue de propositions, ont été intégrés dans l’Introduction les amendements liant les valeurs et les mesures proposées ensuite (par exemple, l’égalité femmes-hommes, le refus de toute discrimination, la laïcité …)

B - Le débat sur les chapitres 1 et 2 a été particulièrement dense et fructueux :

+ les propositions qui clarifiaient ou amélioraient le texte pour plus de justice et d’égalité ont été intégrés (par ex : le chiffrage du SMIC, l’augmentation des minima sociaux, ou la prise en compte des « primo-demandeurs d’emploi » ou encore les retraites des personnes âgées et leur accueil en fin de vie) . Certains points restent en débat pour approfondir et préciser les mesures (ex :pt 18 sur un « service public de l’emploi » ou pt 2 sur l’unification des différents minima).

+ le débat sur l’énergie, sur lequel se cristallisaient des oppositions de sensibilités, a bien avancé vers des convergences : voir le pt 35 où est acceptée par tous la proposition d’une étude des dangers réels aujourd’hui et/ou potentiels du nucléaire sans attendre les résultats d’un referendum. La proposition de fermeture de Fessenheim ,qui posait pb au PC et remplacée par une proposition de recherche sur la modernisation du nucléaire et sur les possibilités de « sortie de celui-ci par diversification de la production d’électricité ».

L’idée reste que nous ne devons pas nécessairement prendre une position définitive sur le nucléaire aujourd’hui (sortie progressive du nucléaire ou maintien d’un nucléaire sécurisé et public), parce qu’il est décisif que la population s’empare de ces questions et que le débat soit public et citoyen.

+ Les passages sur l’Agriculture et la Santé, jugés insuffisants, font l’objet de commissions d’élaboration.

C- Le chap 3 Ecole-Culture-Medias-Recherche a été complètement reformulé mais le débat continue . 2 réseaux d’info-discussion par Internet seront constitués :medias-culture , Education.

D- Les chap 4 et 5 ont été largement enrichis dans le sens indiqué plus haut (cohérence du projet/valeurs que nous défendons). Je veux seulement indiquer les points qui sont restés en suspens :

- Chap 4 : Il s’agit de la pénalisation des clients de prostituées (pt 90) d’une proposition de mesures qui permettent la répartition équitable du « travail domestique » (pour faire simple), et d’une proposition de loi anti-sexiste contre « la banalisation et l’omniprésence de la pornographie du corps des femmes marchandisé dans la publicité. »

- Chap 5 : - L’idée que la VI° République ne doit pas être décrétée, mais qu’elle doit faire l’objet « d’un large débat citoyen débouchant sur l’élection à la proportionnelle d’une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution » a été adoptée .C’est toujours le souci de la conformité entre le projet et les valeurs : la souveraineté populaire doit primer, et tout doit être fait pour que les citoyens s’emparent des débats et y « participent » réellement.

- le point sensible reste le vote des immigrés : ce droit doit-il impliquer ou non l’acquisition de la nationalité ? Le débat continue.

3) Le débat sur les candidatures.

Le plus attendu évidemment, concentration de candidats et de caméras , concentration des délégués aussi !

Le débat a été introduit par J.F. Gau au nom du collectif national et le texte de son intervention a été envoyé par mail. Je veux m’en tenir à l’essentiel sur une question essentielle !

- au 1er Octobre (date limite d’enregistrement des candidatures) sont inscrits :
Clémentine Autain, José Bové, Patrick Braouzec, Marie-Georges Buffet,Yves Salesse.

- après cette date, se sont inscrits (et leur demande a été acceptée) :
Julien Faessel, Michel Feuillebois, Patrick Guillot et Jack Harmand.

Toutes ces candidatures seront examinées. Il faut définir les critères et la méthode pour la discussion dans les collectifs.

a) Le profil : « nous ne sommes pas à la recherche de la femme ou de l’homme providentiel », nous ne voulons pas entrer dans le cadre-piège des institutions et notamment de l’élection présidentielle qui privilégie la personnalité, l’image…

Les critères retenus :

- symboliser l’unité et la diversité du mouvement, la garantie d’un rassemblement durable ;

- être un porte-parole efficace du projet et du programme, « pour donner à voir par une campagne populaire, citoyenne, « antiprésidentialiste » la nature et la possibilité de la transformation pour laquelle nous nous battons » ;

- être « crédible pour parler au peuple de gauche » et « pour ouvrir l’espoir d’une victoire répondant enfin à ses exigences ».

Pour tous, le véritable candidat, c’est le programme, le projet de société.

b) La méthode

- le double consensus (accord des collectifs locaux et accord des organisations) principe adopté par la résolution du 10-09)

- les organisations vont se prononcer dans les semaines qui viennent.

- les collectifs locaux, informés de ces différentes décisions définiront leur position selon des modalités qui leur conviennent et feront parvenir le résultat de leur réflexion ou de leur décision sous la forme qui leur convient. (CR de réunion,CR d’initiatives publiques sur ce thème, ordre de préférence, vote …)

- une rencontre nationale des collectifs devra faire aboutir l’accord.

c) Calendrier

La date fixée pour le choix était mi-novembre.

- pour certains, le choix du nom est décisif pour commencer la campagne

- pour d’autres, ce choix est secondaire et il faut entrer en campagne dès maintenant et laisser du temps pour que mûrisse le consensus sur un nom.

- l’accord s’est fait pour la désignation d’un collectif de porte-parole composé de « personnes les plus représentatives des sensibilités politiques, des engagements sociaux et citoyens constitutifs de la gauche antilibérale » et pour sa présence dans toutes les manifestations publiques (évidemment en fonction de leur disponibilité) . Mais c’est le symbole même de notre démarche « antiprésidentialiste ». Un nom sera choisi le moment venu mais ce n’est pas un préalable à l’ouverture de la campagne.

d) Débats

- la proposition de José Bové d’un vote ouvert à tous celles et ceux qui s’engageraient à nous soutenir politiquement et financièrement, n’a pas été retenue. Le texte du 10-09 exclut la démarche du vote et la mise en concurrence des candidats, qui ferait « courir le risque de fractures difficilement réparables ».

- la question de l’engagement des candidats et des organisations politiques a bien entendu été abordée. La proposition de notre camarade Chazot, reprise par Braouzec et argumentée en écho par d’autres interventions de délégués locaux et de représentants du collectif national (Cours-Salies en particulier) de demander aux candidats de s’engager jusqu’au bout, en évitant de « courir 2 lièvres à la fois » ou « d’avoir deux fers au feu » a eu un écho très largement positif. L’appel vise aussi bien le PC que la LCR. Avoir 3 candidats sur des positions antilibérales c’est la mort du mouvement des collectifs unitaires mais aussi celui des organisations qui prennent ce risque.

- la question des élections de Bordeaux a été posée et aussi celle de la participation au récent « Sommet de la gauche » (je ne suis pas sûre de l’intitulé) d’une partie des organisations composant le collectif, notamment le PC et MARS.

Un représentant de MARS est intervenu pour expliquer cette participation : d’abord, c’était une rencontre prévue depuis longtemps, ensuite, il n’était pas question de discuter de programme avec le PS ni d’accord de gouvernement . Le vrai problème reste la confrontation avec le reste de la gauche. Il faut, dit-il, accepter toutes les tribunes qui donnent un écho à nos propositions mais sur la base de notre programme antilibéral.

- La question posée aux deux partis politiques du mouvement (PC et LCR) est celui de l’engagement total dans la dynamique des collectifs. La balle est dans leur camp.

La conclusion d’Yves Salesse.

« Bon, c’est pas parfait, mais c’est une expérience extraordinaire »

Nous avons franchi 2 passages difficiles - l’adoption de l’accord « Stratégie… » le 10-09

- l’adoption du programme de campagne le 15-10

Mais il nous faudra encore de la ténacité et de la volonté pour vaincre les obstacles et aller jusqu’au bout .

- Nous ne présentons pas seulement une candidature de témoignage ou de protestation mais nous sommes dans une dynamique de conquête politique avec 2 instruments, notre programme, et notre stratégie s’appuyant sur la mobilisation populaire.

- Si nous ne sommes pas en tête à gauche, nous ne participerons pas à un gouvernement de gauche sur des bases qui ne sont pas les nôtres. Il ne s’agit pas de concessions, ni d’habileté oratoire, nos propositions ne sont pas plus antilibérales que celles du PS, ce n’est pas une question de degré.

- Nos propositions et les leurs sont contradictoires :

Il n’y a pas de cote moyenne :
+ entre ceux qui nationalisent et ceux qui privatisent
+ entre ceux qui se coulent dans le moule des institutions de la V°Rép et ceux qui la refusent.
+ entre ceux qui combattent la mobilisation populaire quand ils sont au pouvoir et ceux qui s’appuient sur ces mobilisations.

- Nous devons continuer à débattre dans les collectifs, mais nous devons engager la campagne et mettre en débat public nos propositions. Plus nombreux seront ceux qui s’emparent de nos
propositions, plus notre projet prendra de sens.

Alors, en avant pour l’ouverture de la campagne, faire connaître nos propositions,faire apparaître cette candidature collective,en avant pour les réunions, les meetings, les interventions publiques !

e) Echéances à prévoir pour notre mouvement.

- l’accord politique sera affiné d’ici la fin 2006 ;

- la diffusion du texte se fera progressivement : une première mouture parviendra mercredi 18 avec les amendements intégrés mais n’est pas diffusable au-delà des collectifs, la rédaction définitive parviendra plus tard ;

- des meetings seront prévus ;

- une journée nationale d’intervention dans les quartiers, les entreprises…, des rencontres avec les associations, les syndicats pour faire connaître et discuter nos propositions ;

- le collectif national se réunit aujourd’hui mardi 17 pour définir le collectif de porte-parole et préciser les activités et le calendrier.

PS - Un moment émouvant et fort dimanche matin.

4 jeunes du Collectif AClefeu sont venus faire part de leur projet. Depuis ce novembre 2005 sombre des banlieues, ils ont cherché à recueillir, partout en France,les revendications avancées dans les quartiers dits « à risques » et d’une façon générale dans ces quartiers populaires où la précarité est écrasante.

Le texte qui a été lu était remarquable et allait dans le sens de notre projet, de nos débats et de notre démarche. L’impression qu’une dynamique était en route. En tous cas, des chemins qui convergent.

Ils ont élaboré un cahier de doléances qu’ils se proposent de porter à l’Assemblée Nationale le 25 Octobre à la suite d’une marche citoyenne.

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