BOVE A BREST Le Télégramme

Le Télégramme du 06/04/07

Bové. « Ma candidature est constructive »
Décidément... Trois semaines après avoir dû annuler en catastrophe sa venue à Brest en raison de difficultés de dernière minute dans sa quête de parrainages, José Bové a dû, hier soir, se contenter d'un bref passage dans la cité du Ponant après avoir manqué l'avion qui devait l'y conduire en milieu d'après-midi... Le candidat altermondialiste à la présidentielle n'a finalement rejoint Brest que vers 21 h, juste à temps pour la réunion publique qu'il devait y animer. Enervement dû à ce contretemps ? Le candidat se montrait en tout cas plus sévère, hier, envers ses concurrents directs qu'il y a quelques semaines encore...

Le budget actuel de la Défense est trop élevé à vos yeux. À quoi affecteriez-vous les crédits dégagés par son éventuelle diminution ? Je souhaite d'abord qu'on abandonne la force de frappe française, qui constitue un outil dangereux et un vrai gaspillage d'argent public. Cela permettrait de bénéficier de moyens que l'on pourrait affecter à l'Education Nationale. L'école, voilà un facteur de paix !
Du coup, vous ne devez pas être un chaud partisan du second porte-avions... Il ne me paraît pas indispensable, effectivement... D'ailleurs, aurait-on les moyens de le construire et avec qui ? La question se posera pour le prochain président, quel qu'il soit. La Défense française devrait être réorientée vers la diplomatie et le développement de la Planète.
Vous arrivez ce soir en Bretagne, région-phare du modèle agricole productiviste... Comment passer de l'agriculture intensive au mode extensif que vous prônez ? La première réforme est à conduire au niveau de la Politique agricole commune, en inversant le processus qui se traduit par le fait qu'aujourd'hui 20 % des producteurs perçoivent 80 % des aides agricoles de l'Union... De nouveaux critères sont essentiels, comme l'emploi ou la lutte contre la pollution. Il faut une politique nationale de soutien à la reconversion, faire pression sur la grande distribution... Et avoir conscience du coût réel de l'agriculture actuelle pour la collectivité, ne serait-ce que par la pollution des nappes phréatiques. Il est urgent d'en sortir.
Parmi les candidats de la gauche de la gauche, Olivier Besancenot semble, d'après les derniers sondages, se détacher légèrement. N'est-ce pas frustrant pour votre candidature, censée représenter les collectifs unitaires antilibéraux ? Restons prudent : la campagne n'est pas terminée et, d'après les instituts de sondage, la marge d'erreur à moins de 5 % des voix est considérable. Il serait quand même paradoxal que les diviseurs soient les gagnants. Ma candidature, contrairement à celles de la LCR et du PC, est une candidature de rassemblement. Elle est aussi soutenue par des militants de la LCR ou du PC. Qu'ont fait, en 2002, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot de leurs 10 % du premier tour de la présidentielle ? Ils n'ont pesé en rien sur la suite des événements. Ceux qui, à gauche, veulent être constructifs et ne pas se contenter d'un vote protestataire, doivent utiliser le bulletin Bové, le 22 avril !

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