Manifestation de soutien aux ex-salariés de Nutréa-Triskalia

Le 20/02/2014 à 14:00

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Devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Soci - Saint-Brieuc

Gravement intoxiqués par des pesticides interdits, Stéphane Rouxel et Laurent Guillou ex-salariés de l’entreprise Nutréa-Triskalia de Plouisy dans les Côtes d’Armor mènent depuis trois ans un combat de tous les instants pour faire reconnaître leur maladie, exiger réparation et dénoncer le scandale sanitaire et environnemental que représente aujourd’hui l’utilisation irresponsable des pesticides dans l’industrie agroalimentaire.
Accidentés du travail et empoisonnés, Stéphane et Laurent ont finalement été licenciés par leurs employeurs, qui n’ont fait aucun effort pour les reclasser et encore moins pour les indemniser. Atteints tous les deux d’une maladie très invalidante, l’hypersensibilité aux produits chimiques multiples (MCS en anglais), ils n’ont pas retrouvé d’emplois, ont épuisés leurs droits au chômage et n’ont plus aujourd’hui comme ressource que le  Revenu de Solidarité Active (RSA) pour vivre avec leur famille.
Voilà la triste réalité que vivent aujourd’hui ces ex-salariés du plus grand groupe agroalimentaire breton, groupe dont on a pu voir en décembre dernier, les dirigeants manifester à la tête des bonnets rouges, tenant en étendard des drapeaux bretons dans les rues de Quimper. Il est facile d’afficher son identité bretonne quand on manifeste tant de mépris pour la santé de travailleurs bretons.
Pour obtenir réparation, Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, défendus par Maîtres François Lafforgue et Camille Lasoudris du cabinet Teissonnière ont engagés trois procédures judiciaires. L’une devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale de Saint Brieuc pour qu’il statue sur la fixation de leur taux d’incapacité professionnelle permanente (IPP) et sur la faute inexcusable de l’employeur. Une autre devant le Tribunal des Prud’hommes de Lorient  et une troisième au pénal pour mise en danger de la vie d’autrui, auprès du Tribunal de Grande instance de Saint Brieuc.
Le 20 février prochain c’est la faute inexcusable de l’employeur qui sera jugée par le TASS de Saint Brieuc.
L’omerta qui règne aujourd’hui dans notre pays autour des pesticides doit être levée, L’entreprise Triskalia a attenté cyniquement à l’intégrité physique de ses salariés, mettant en danger délibérément leur vie. Elle a tout aussi délibérément contaminé des animaux destinés à l’alimentation humaine.
Une telle conduite de la part des dirigeants appellent sanction exemplaire. La Bretagne n’est pas encore une zone franche, exempte de toute loi et norme, comme le réclament certains. La Bretagne est régie par les lois de la République. Elles s’appliquent avec toute la sévérité qui s’impose aux citoyennes et citoyens qui les contreviennent, quel que soit leur rang, leur fonction, leur poids économique.
Il n’est pas admissible que pour optimiser ses profits et spéculer sur les cours des céréales, une entreprise puisse utiliser impunément et massivement des pesticides y compris interdits comme le Nuvan total (Dichlorvos, neurotoxique interdit depuis 2007) pour traiter et conserver des céréales destinées à la fabrication d’aliment pour bétail au lieu de les ventiler mécaniquement et cela au mépris de la santé des salariés, des animaux à qui étaient destinés ces aliments et au final au mépris de la santé de tous les consommateurs.
 
Le 20 février, à l’appel du Comité de soutien* des salariés de Nutréa-Triskalia, nous serons nombreux à nous mobiliser pour soutenir Laurent Guillou et Stéphane Rouxel pour demander que la faute inexcusable de l’employeur soit reconnue et qu’enfin  justice leur soit rendue.
 
 
* (   Union syndicale Solidaires, Confédération Paysanne, Phyto-Victimes, Générations Futures, Attac, LDH, Eaux et Rivières de Bretagne, EELV, UDB, Fase, P.G, Sauvegarde du Trégor, Sauvegarde du Penthièvre ….)                                                                                        
 
                                                                                                                                 Saint Brieuc le 5 février 2014
 
Devant le Tribunal des Affaires de Sécurité Soci Saint-Brieuc

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